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URGENT: Algérie, l’armée lâche Bouteflika

Le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état major et vice ministre de la Défense, a proposé, ce mardi, que soit engagée la procédure de l’article 102 de la Constitution, quand le président « pour cause de maladie grave et durable, se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions »

Le ralliement de l’armée à une démission du Président de la république marque sans doute le début d’une solution politique dans la transition qui se joue en Algérie. Cette étape permet en effet d’éviter la prolongation du mandat présidentiel ou l’instauration d’un état d’urgence, autant de scénarios souhaités par les frères du Président Bouteflika, Saïd et Nacer, qui auraient conduit immanquablement à un surcroit de tension entre le pouvoir et l’immense majorité de la population.

Le général Ahmed Gaïd Salah, chef d’état major, a proposé ce mardi 26 mars que soit engagée la procédure de l’article 102 de la Constitution. Le texte prévoit que président de la République soit remplacé par le président du Conseil de la Nation « quand il se trouve dans l’impossibilité totale d’exercer ses fonctions ». Ce dernier aussi âgé que Bouteflika et presque aussi souffrant n’a pas vocation à conduire les changments démocratiques, mais du moins il ne s’y opposera pas, comme le fait aujourd’hui le clan présidentiel

L’axe Bouteflika/Gaïd salah

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Le chef d’état major s’est prononcé lors d’un discours retransmis à la télévision nationale dont le président, un fidèle du clan Bouteflika, vient d’être poussé vers la sortie.

Au risque de se voir incompris par bon nombre de ses propres collaborateurs, Gaïd Salah avait jusqu’à présent soutenu sans hésitation aucune le président Bouteflika, y compris dans le désir de ce dernier d’effectuer un 5eme mandat. Il est vrai que « Boutef », comme on le surnomme parfois, avait nommé ce gradé en 2004 à la tète de l’armée alors qu’il était en âge de prendre sa retraite. Depuis la loyauté du militaire pour le Président était sans failles.

Triste fin de rêgne

Affaibli depuis 2013 par les séquelles d’un AVC, le président Abdelaziz Bouteflika, qui espérait plus que tout disparaitre alors qu’il était encore en fonction, est confronté depuis plus d’un mois à des foules immenses qui exigent son départ et à des soutiens historiques qui, ces derniers jours, quittent le navire amiral. On voit les corps constitués de ce pays placés depuis vingt ans sous tutelle par le clan Bouteflika se rallier au « peuple » rendant le statu quo intenable

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Le virage de l’institution militaire était déja perceptible ces derniers jours. Des sites proches de l’institution militaire comme « Algérie1 » donnaient en effet la parole aux opposants historiques du clan Bouteflika comme l’ancien Premier ministre, Ali Benflis.

Les réserves de Mustapha Bouchachi

L’avocat et militant pour les Droits de l’Homme, Mustapha Bouchachi, a réagi à la demande du Chef d’État-Major, Gaïd Salah d’appliquer l’article 102 de la Constitution. L’ex-député a estimé dans une déclaration au HuffPost Algérie que l’application de l’article 102 est dépassée par les événements”, affirmant que “les Algériens n’accepteront pas cette solution”.

Mustapha Bouchachi a estimé que l’application de l’article 102, telle qu’appelée par l’ex-Vice-Ministre de la Défense, Gaïd Salah, “signifie que l’un des symboles de ce pouvoir, qui a géré le pays pendant les 20 dernières années, en l’occurrence le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, va gérer cette période de transition”, a-t-il souligné.

“CELA SIGNIFIE ÉGALEMENT QUE LE CHEF DU GOUVERNEMENT, QUI A CHAPEAUTÉ LES PRÉCÉDENTES ÉLECTIONS, VA ÉGALEMENT ASSURER LA PÉRIODE DE TRANSITION”, RAJOUTE M. BOUCHACHI. “S’ILS ÉTAIENT SÉRIEUX, ILS AURAIENT APPLIQUÉ L’ARTICLE 102 CELA FAIT PLUSIEURS ANNÉES”.

Or, poursuit-il, “les Algériens sont sortis, non seulement pour exiger le départ de Abdelaziz Bouteflika. Le peuple algérien est sorti pour leur dire “Partez, nous désirons une période de transition, menée par des hommes et des femmes, qui n’ont pas participé à la gestion du pays durant les 20 dernières années”, de l’avis de l’avocat.

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