Le peuple sénégalais n’est pas un peuple de lâches et de poltrons (Par Mamadou Diop Decroix)
Le groupe des sept (7) observateurs de la Société civile au niveau du Conseil constitutionnel a décelé pas moins de cinq « limites » lors des opérations de vérification des parrainages par les juges du Conseil constitutionnel. Face à la presse, ce lundi matin, dans un hôtel de la place, Moundiaye Cissé & Cie ont d’abord dénoncé :
1. la réglementation de l’ordre de passage, une situation qui, regrettent-ils, a donné lieu à des bousculades et violences au moment des dépôts.
2. « l’absence de référentiel précis disponible pour tous les candidats pour éviter les erreurs matérielles,
3. l’absence d’informations sur le logiciel de traitement des données utilisées (quel logiciel, comment a-t-il été paramétré, etc.) ».
4. « le manque d’informations détaillées pour les candidats sur les motifs des rejets autres que les doublons »,
5. « la quasi inutilité des fiches de parrainages lors des opérations de contrôle et de vérification ».
Ainsi donc, après les clameurs des candidats de l’Opposition sans exception dénonçant avec force preuves et détails la non fiabilité du parrainage dans le processus qui doit nous mener au scrutin du 24 février prochain, voici que la société civile, à son tour, jette un véritable pavé dans la marre. En effet, elle vient confirmer ci-dessus, en tous points, les récriminations du collectif des 25 candidats qui avaient déjà rejeté le parrainage dans leur résolution du 1er janvier 2019
Pour la 1ère fois depuis un quart de siècle au Sénégal, les règles du jeu sont rejetées par tous les candidats sauf celui qui veut se succéder à lui-même. L’Heure est donc effectivement grave pour paraphraser Hadjibou Soumaré, ancien Premier ministre du Sénégal, ancien Président de la Commission de l’UEMOA et candidat à l’élection présidentielle dans sa lettre au Secrétaire Général des Nations Unies et au Président de la République, candidat sortant.
La société civile a assumé entièrement ses responsabilités dans cette affaire ce qui peut laisser penser qu’aucun autre compartiment de notre peuple n’est prêt à se laisser entraîner par des pyromanes qui, hier seulement, officiait dans les arcanes du pouvoir du Président Wade et sont aujourd’hui conglomérés autour de l’actuel Président de la République. Le peuple Sénégalais veut la paix et la stabilité mais il n’est pas un peuple de lâches et de poltrons. Il fera face à l’arrogance quel qu’en soit le prix et le détachement de la société civile qui était au Conseil constitutionnel en a donné la preuve.