Le dernier pilier de Pastef s’effondre…PRO est sans défense
Chaque jour qui s’écoule apporte son lot de malheurs pour Ousmane Sonko. L’empire qu’avait bâti le leader de l’ancien Parti des Patriotes Africains du Sénégal pour le Travail, l’Éthique et la Fraternité (PASTEF) n’est plus qu’un souvenir. Son manque d’expérience politique l’a conduit à réduire son projet autrefois connu à sa plus simple expression. Tous ceux qui constituaient sa défense ont disparu. Le dernier pilier de ce parti est sur le point de s’effondrer suite à la fuite d’un rapport de l’administration pénitentiaire sur l’état de santé du maire de Ziguinchor.
L’une des particularités de l’ancien PASTEF résidait dans sa structure bien organisée. Au sein des Patriotes, chaque individu occupe un rôle clairement défini. Cette organisation leur avait permis de résister à la machine politique puissante de Benno Bokk Yakaar depuis leur entrée en politique. C’était d’ailleurs l’une des raisons de leur ascension rapide. Lors des dernières élections, Ousmane Sonko avait réussi à placer ses hommes dans des mairies stratégiques ainsi qu’au sein de l’Assemblée nationale. Malheureusement, il n’a pas su gérer cette montée en puissance.
Ousmane Sonko a pris un risque énorme en jouant à la roulette russe, et il a payé le prix. Le malheur ne venant jamais seul, il a entraîné ses partisans dans sa chute. De nombreux patriotes se retrouvent derrière les barreaux. Les figures les plus emblématiques sont désormais prisonnières. Les cas de Bassirou Diomaye Faye et Fadilou Keita, pour ne citer qu’eux, suffisent à illustrer l’hémorragie au sein de l’ancien PASTEF. Ceux qui ne sont pas incarcérés vivent dans la peur constante, réduite à de simples opposants de salon. Pourtant, il reste un atout majeur aux mains des patriotes. Cet homme gérait la communication numérique du parti et jouait également le rôle d’expert judiciaire pour les patriotes.
Amadou Ba, le patriote de Thiès, a été arrêté ce week-end après son passage à la télévision locale. Son arrestation représente un coup dur pour Sonko et ses compagnons. Il était le seul à assurer une communication efficace pour Sonko sur Internet. Même s’il n’avait pas toujours raison, il trouvait toujours des réponses juridiques aux problèmes de l’ex-PASTEF, ce qui lui valait d’être régulièrement répondu par les médias. Ses analyses, partagées sur diverses plateformes de réseaux sociaux, étaient largement diffusées. De plus, il avait une mission importante à remplir pour le maire de Ziguinchor.
Selon Me Ciré Clédor Ly, Amadou Ba était chargé de déposer le dossier physique de la requête du patriote en chef devant la Cour de justice de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). En effet, la Cour devait statuer en procédure d’urgence ce mardi 31 octobre 2023 sur la radiation de Ousmane Sonko, la dissolution du PASTEF et la proposition d’une mesure alternative à la détention prévue provisoire par le droit national et recommandée par les instruments juridiques du droit international des droits de l’homme, a indiqué l’avocat.
Désormais, la question qui se pose est de savoir si l’absence d’Amadou Ba aura un impact direct sur la procédure lancée par les avocats de l’ancien PASTEF. Si tel est le cas, Ousmane Sonko aura perdu toute chance d’être réintégré sur les listes électorales. La Direction Générale des Élections (DGE) refuse catégoriquement d’appliquer la décision de justice émanant du tribunal de Ziguinchor. En l’absence d’une mesure alternative, ce sera la fin définitive de la plus grande menace qui pesait sur le régime du président Macky Sall. La page Sonko sera tournée définitivement.
Il n’y a pas d’autre issue possible. Sonko a perdu le soutien de tout un peuple. Le patriote en chef a commis de nombreuses erreurs en se lançant sur la voie de la révolution. Ses appels incessants au combat ont coûté la vie à une trentaine de jeunes. Son refus de se soumettre à l’autorité l’a conduit à la prison de Sébikhotane. Pour aggraver les choses, son parti est complètement décimé par la machine judiciaire. Certains dirigeants sont en prison, d’autres se cachent dans leur cocon, attendant que les jeunes prennent le relais du combat à leur place.
À ce rythme, la fin de l’histoire semble inévitable pour Ousmane Sonko. Privé de tout soutien, il devra affronter son destin. Tout comme les autres opposants envoyés en prison par le régime, tels que Khalifa Sall et Karim Wade, le maire de Ziguinchor devra prendre son mal en patience et gérer sa situation de détenu. C’est la seule voie qui lui reste. Une nouvelle révolution n’est pas à l’ordre du jour pour les Sénégalais, qui luttent pour joindre les deux combats face à la cherté de la vie.
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