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Discours de prestation de serment du président de la république : Les sept grands enseignements d’un discours rassembleur

Le Sénégal, pour la première fois a dérogé à la règle du « gentleman agreement » qui consolidait jusqu’ici notre démocratie par les coups de fil de félicitations du vaincu au vainqueur. C’est dans ce contexte que le président Macky Sall a prêté serment ce mardi 2 avril 2019 devant le conseil constitutionnel et devant une parterre de chef d’état et de gouvernement. Seulement, dans ce moment solennel, l’union nationale aurait été de mise n’eut été l’absence de dialogue durant tout le processus électoral.

Nous retenons de la cérémonie d’aujourd’hui un discours rassembleur du président axé sur quatre priorités et teinté d’un renouvellement de son appel au dialogue au dialogue politique à toute les forces vives notamment politiques, économiques et sociales de la nation qui bute sur l’autisme stratégique et l’aveuglement volontaire de la classe politique. Les plaies sont encore béantes.

Alors, trois grands enseignements se dégagent :
Premièrement, l’amélioration des performances de l’économie du Sénégal passera, au-delà de l’assainissement des finances publiques et des réformes hardies en matière de gouvernance, par des politiques publiques plus courageuses non plus imposées par les institutions internationales à des types d’État comme les nôtres extravertis et aux faibles capacités institutionnelles.

Deuxièmement, même si des infrastructures structurantes, le redressement du secteur de l’énergie, le désenclavement des zones isolées et le renforcement des services de bases dans des localités défavorisées sont étamées, beaucoup d’efforts restent à faire pour l’élargissement des cartes sanitaires, scolaires et universitaires de notre pays. Les insuffisances font légion pour l’amélioration des conditions de l’étudiant, de l’enseignant et du plateau médical.

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Troisièmement, la dynamique du processus de modernisation de l’agriculture de l’élevage et de la pèche qui embauchent plus de 60% de nos conditions mérite d’être accélérée pour atteindre enfin l’autosuffisance alimentaire et ne plus se suffire à contempler les records de production dans telle spéculation ou telle autre.

Quatrièmement, pour la deuxième phase du PSE pour la période 2019 2024, je resterai sur ma faim si les réformes industrielles avec une industrialisation qui permettrait de transformer nos produits issus du secteur primaire n’est pas amorcée afin de pouvoir domestiquer les ressources au grand bénéficie d’une croissance au service des résidents.

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Cinquièmement, il est à noter dans le discours du président au premier rang des priorités les défis devant l’emploi et l’employabilité des jeunes. Il me semble que des réformes courageuses sont attendues au risque d’être classé au même enseigne que la promesse des 500 00 emplois lors du premier mandat. Il est réel que tout ceci passera nécessairement par une réforme de notre système éducatif qui ouvrirai davantage à la formation professionnelle et aux initiatives et programmes « Apprentissage au Métier » et à « l’esprit d’entreprise »

Sixièmement, J’ai noté que le président compte apporter une attention particulière en faveur des femmes et des jeunes avec une facilité en soin de santé aux équipement d’allégement à travers notamment un fond d’impulsion à la microfinance et particulièrement au nouveau fond de promotion à la finance islamique. Ma préoccupation reste encore grande pour cette frange de notre population majoritaire et vulnérable qui continue d’enregistrer une exacerbation du taux de chômage pour les jeunes de près de 25 % et des inégalités et des injustices sociales encore marquée chez les femmes. Sur ce plan de véritables efforts sont attendus et la tache reste encore entière. Les seuls remèdes aux inégalités se trouvent à l’accès au revenu, aux soins de santé, à faire de l’éducation le seul ascenseur social et non de politiser à outrance toutes les structures de la société.

Septièmement, nous appréciations cette volonté de faire de l’amélioration du cadre de vie une troisième priorité ainsi que la promotion d’un habitat décent pour tous les sénégalais et à la sauvegarde de notre environnement. Il se trouve qu’il y’a une urgence réelle à régler la question de l’encombrement urbain qui fait perdre plus de 50 milliards s’y ajoutant l’insalubrité, l’occupation illégale de l’espace public et aux constructions anarchique. S’il est vrai que je salue la force de cette volonté il en demeure moins que je doute de sa mise en œuvre et de son opérationnalité (la loi sur le loyer est encore présente dans nos esprits). Il est admis que des forces centrifuges au Sénégal constituent de véritables goulots d’étranglement à la réalisation de cette mesure car génératrices de contingences culturelles et sociales. La mobilisation générale pour forger l’image d’un nouveau Sénégal ne pourra pas se faire que quand la puissance de l’action publique se déliera des liens des forces coutumières, sociales voir religieuses.

Sommes toutes, le discours du président laisse apparaître un volontarisme qui veut infléchir le cap. Seulement il semble important d’intégrer que tout ceci c’est nos concitoyens qui le payeront et si ce cap n’est pas compris par une équipe gouvernementale à la hauteur en savoir-faire et savoir-être car il est évident que cela devient compliqué d’aller de l’avant avec une équipe qui ne sait pas faire…
Aussi, les réponses sociales et les réformes morales sont nécessaires mais les véritables réformes qui sont les plus attendues sont celles sur les réformes fiscales pour améliorer l’équité de tous les contribuables devant l’impôt.

Dr. Thierno THIOUNE
Maître de Conférences Titulaire
Directeur des Études du CREFDES
UCAD-FASEG-CREA-LARED

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